On m’avait tant parlé du Pantruche et j’avais lu tellement de bonnes choses sur le sujet qu’il me fallait réfréner un peu mon enthousiasme face à l’idée de pouvoir enfin m’y attabler. A trop attendre les choses en se disant qu’elles seront exceptionnelles, on finit souvent déçu. En l’occurrence, je décidai qu’il valait mieux user de parcimonie. Peine perdue, car le Pantruche fera à présent partie de mes adresses « validées ».
C’est vrai qu’on l’aura attendue cette table. Pour les premières tentatives, on a eu droit au jour de fermeture et au « on s’y est pris trop tard ». Puis à une réponse sans appel face à notre tendance au déplacement en délégation : nous ne pourrions jamais réserver pour huit puisque cela impliquerait un manque de qualité dans le service. Une question de température de plat inégale entre la première assiette servie et la dernière. Un truc du genre. Si toi aussi tu as un humour ravageur, tu tenteras peut-être un « et si on vous réserve deux tables pour quatre? ». N’y pense même pas, mais ça fera sourire ton interlocuteur. La solution donc, évincer deux d’entre nous et retenter la résa. Ça tombe bien, T et V partent à Cuba, ils ne nous en voudront pas de nous consoler avec le Pantruche. Prévoyants, on choisit une date dans au moins deux semaines, mais l’endroit est petit, et a du succès. Par chance, il reste une table de six pour une date collant à notre planning de trentenaires parisiens busy. On nous précise tout de même qu’elle se trouve non loin de la porte des toilettes. On s’embourgeoise mais nous n’en sommes pas encore à nous offusquer de ce genre de choses. Certes, le Pantruche n’a sans doute plus de populaire que le nom, mais tout de même.
Jour J. On découvre un lieu classique, portant bien l’appellation de bistrot gourmand. L’emplacement de notre table (à côté des toilettes, suis un peu bordel) est tout à fait acceptable car offre en contrepartie un peu plus d’intimité. Pour le dîner, le Pantruche propose une formule entrée / plat / dessert pour 34 euros. Raison de plus pour ne pas se limiter. Choix varié, appétissant. En entrée, les légumes marinés croquants accompagné d’un sorbet au potimarron et d’un sablé au parmesan et truffes sont aussi bons que l’assiette est belle. Puis vient la volaille jaune des Landes, son boudin à la truffe noire et sa galette de maïs. La cuisson est parfaite, les associations intéressantes. Si je devais émettre un bémol, il serait pour le dessert. Une fois n’est pas coutume. Les possibilités, bien que plutôt nombreuses, ne me font guère rêver, l’absence de chocolat m’attriste. Ce sera donc soufflé au Grand Marnier et caramel au beurre salé. Bon, mais un peu trop alcoolisé à mon goût. Etonnant, me diras-tu.
Pour conclure, je te conseille fortement d’aller faire un tour au Pantruche. Si tu es plutôt du midi et que tu traînes dans le quartier (Pigalle, toujours et encore Pigalle), tu auras droit aux formules entrée / plat ou plat / dessert pour 18 euros. Conclusion : à tester et recommander !
Le Pantruche. 3 rue Victor Massé, 75009 Paris. Métro Pigalle.
Ouvert du lundi au vendredi de 12h00 à 14h30 et de 19h30 à 22h30.