Frenchie

Avant même de m’y attabler, je salivais. On m’en avait tant parlé. Mais le restaurant Frenchie se mérite. Après deux ou trois tentatives ratées visiblement trop tardives, j’avais enfin réussi à réserver la dernière table pour deux pour le service de 19h00. Certes, à cette heure, nos rythmes effrénés nous amènent bien souvent à n’en être qu’au début de l’apéro mais l’occasion ne me permettait pas de faire la difficile. Car je voulais faire découvrir à Jaja l’une de ces adresses qu’on aime tant.

Le soleil était au rendez-vous. Il éclairait encore la minuscule rue du Nil et ses alléchants commerces. En venant de la rue Réaumur, après avoir déambulé rue Montorgueil, on se croirait presque dans l’un de ces films de ricains dépeignant un Paris cliché. Puis on observe. Autour de nous, de petits groupes, souriant à l’appel de l’apéro. Bon vin, bon fromage, bonne charcuterie. Alors on se rassure, le vrai Paris et sa bonne bouffe sont bien là, grâce notamment au maître des lieux, Grégory Marchand. Avec ses triplés de la rue du Nil (le restaurant Frenchie, le bar à vin, et Frenchie To Go), il fait partie de ces chefs dont la réputation n’est plus à faire dans la capitale.

Au Frenchie, on s’installe à l’une des petites tables près de la baie vitrée. L’espace est optimisé : un bar et quelques tables hautes complètent la panoplie de tables classiques. Preuve incontestable de la notoriété internationale du lieu, ça parle anglais, japonais,… et le français ne résonne que très peu. Je me surprends à penser : saleté de touristes. Puis : saleté de parisienne. Bref. Revenons à l’essentiel : l’assiette. Une véritable star au Frenchie, un pur enchantement, une peinture aux couleurs attrayantes. Les textures et les associations sont un bonheur. Les cuissons parfaites.

Deux choix sont proposés pour chaque moment du repas. Tout est tentant. En entrée, on opte toutes deux pour les maquereaux, fenouil, miso blanc et concombre. Seul et unique insignifiant hic, nous avions aussi craqué pour l’extra (carpe diem) qui arrivera finalement après l’entrée : foie gras de canard au torchon et fraises des bois. Ces seules dégustations suffisaient à séduire nos papilles. La suite fut un délice, des cerises sur le gâteau, en somme. Aile de raie, coco rose, bisque de homard et cèpes pour J, pigeon, rhubarbe, sumac et choux pointus pour moi en plat. Et en dessert : chocolat, Brillat savarin et kumquat pour la fan inconditionnelle de cacao que je suis, J opta pour les cerises accompagnées d’un financier pistache et orgeat.

Pour conclure, il ne te reste qu’une seule chose à faire : prendre ton téléphone et réserver pour dans quelques semaines !

Frenchie. 5-6 rue du Nil, 75002 Paris. Métro Sentier.
Dîner du lundi au vendredi.
Réservation indispensable.
Formule entrée/plat/dessert (ou fromage), à 48 euros (hors assiette foie gras à 16 euros).

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