Holybelly

Ces dernières semaines, les astres ne s’étaient visiblement pas alignés car à chaque tentative, je trouvais les portes du Hollybelly closes. Bon, disons que ce sont plutôt mes neurones qui se sont mal alignés : trop tôt, trop tard, jour férié ou vacances. Jusqu’à ce que. Longue balade entre la Gaîté Lyrique (The Happy Show, expo très chouette au passage) et le MK2 Jaurès. Et un peu de temps pour un goûter, tardif, certes, mais goûter quand même. Voilà.

Au Holybelly, l’accueil est souriant et avenant. Après avoir patienté de courtes minutes afin de récupérer une table tout juste libérée et plus adaptée à nos trois paires de fesses, J se régale avec un chai latte tandis que R et moi-même nous délectons de nos cafés ornés de palmier (normal, le café provient de la brûlerie de Belleville).

L’espace, chaleureux, est composé d’une première partie toute en longueur avec bar d’un côté et petites tables de bois clair de l’autre, celle-ci menant à un espace plus vaste avec cuisine ouverte, grande table, canapé et flipper. On retrouve le combo désormais classique mais efficace brique-bois brut-ampoules flottantes à la lumière chaude. Tout au fond, les produits de saison (et locaux) sont listés sur le grand tableau noir tel un mantra contre la malbouffe, la monotonie culinaire et le respect des saisons. Ici, même les kiwis viennent d’Ile de France. Belle idée!

On se laisse tenter par une part de cake qui nous semble être au chocolat et qui se révélera être à base de gingembre, betterave, et cannelle. Je doute, n’étant vraiment pas fan des deux derniers, mais je suis curieuse, et ne regrette pas notre folie. Etonnant, doux, léger, malgré un fort goût de cannelle prenant peut-être un peu trop le dessus. Pour rincer tout ça, on craquera également sur le jus de pomme fermier bien sympathique servi en bocal.

En cuisine, on est clairement plongé dans un univers anglo-saxon : pancakes, flat white à la carte (café au lait sans mousse), vegemite (crois-moi si tu ne sais pas ce que c’est, tu n’as pas envie de savoir), granola,… En cherchant un peu, on découvre que la team du Holybelly s’inspire notamment de ses origines et pérégrinations canadiennes et surtout australienne. Tout s’explique.

Côté prix, on trouve celui des œufs, cuisinés à ta sauce et agrémentés d’un ingrédient au choix, élevé (11 euros 50). Produits frais et de saison, oui, mais quand même. Les autres plats salés tournent autour de 14 euros. Compte entre 2 euros 50 et 4 euros pour un (très) bon café.

Il y a quelques jours, on discutait avec L, R et M des petits coffee shops trendy se multipliant dans Paris, particulièrement auprès des rives du Canal Saint-Martin. Sans être particulièrement réac, ne faudrait-il finalement pas craindre que des endroits comme celui-ci deviennent monnaie trop courante, risquant ainsi de transformer peu à peu Paris en une  (pâle?) copie de quartiers branchés de la Grosse Pomme ou de Melbourne? Et peut-être, par conséquent, de dénaturer le paysage capitalesque en termes de cafés de quartiers? La question est posée et reste sans réponse (seul l’avenir le dira d’après le grand sage). Sans doute est-ce simplement à nous, clients aussi bien que commerçants, de trouver le juste milieu afin que Paris puisse garder son identité tout en continuant à offrir une variété de choix.

Bref, une chose est indéniable, un peu de fraîcheur venue d’ailleurs n’a jamais fait de mal, surtout quand elle aussi agréable que celle de ces petites adresses qu’on affectionne, comme le Holybelly ou, juste à côté, le Ten Belles.

HolyBelly. 5 rue Lucien Sampaix, 75010 Paris. Métro Jacques Bonsergent.
Ouvert lundi, jeudi et vendredi de 9h00 à 18h00 (la cuisine ferme à 15h00); samedi et dimanche de 10h00 à 18h00 (la cuisine ferme à 16h00).

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